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Même pas juif
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Il m’a mené aux autres. Nous étions dans une écurie. Les
chevaux étaient là. D’ordinaire, ils auraient été dehors, dans les
rues, mais ils étaient rentrés à la maison parce que les Bottes
Noires boum-boumaient la ville, et que c’était trop dangereux
pour les chevaux. Nous étions assis dans une stalle, au pied
d’une bête grise au visage triste. Elle a fait caca. Deux des gars
se sont levés pour rejoindre la stalle voisine, un autre animal.
L’instant d’après, nous est parvenu un bruit d’eau martelant la
paille. Les deux types sont revenus. L’un d’eux a dit :
— Je vais enlever le crottin.
— Où l’as-tu trouvé ? s’est enquis un garçon qui fumait une
cigarette en me désignant.
— Près de la rivière, a répondu Youri. Il avait piqué sa miche
à une riche qui sortait de la boulange.
— Pourquoi tu ne la lui as pas volée ? a demandé un autre
gaillard.
Celui-là fumait un cigare aussi long que sa figure.
Youri m’a contemplé.
— Je n’en sais rien.
— C’est un minus, a lancé quelqu’un. Non mais regardez-le !
— Debout ! m’a ordonné un autre.
J’ai tourné les yeux vers Youri. Il a claqué des doigts. Je me
suis levé.
— Mets-toi là, a dit une voix.
Un coup de pied aux fesses m’a propulsé vers le cheval.
— Tu vois, a repris le fumeur de cigare, il n’arrive même pas
à la moitié du trou du cul du canasson.
Derrière moi, un ricanement éraillé :
— Il pourrait lui chier dessus ! Ça lui ferait une nouvelle
casquette !
Tout le monde, même Youri, a hurlé de rire. De l’autre côté
des murs, les explosions retentissaient.
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Les garçons qui ne fumaient pas mangeaient. Dans un coin
de la stalle, il y avait un tas aussi haut que moi. Des pains de
toutes les formes, des saucisses de toutes les longueurs et de
toutes les couleurs, des fruits et des sucreries. Seule la moitié du
monceau était de la nourriture. Plein d’autres choses y
scintillaient. J’ai reconnu des montres, des brosses, des rouges à
lèvres de dames et des lunettes. J’ai vu la gueule plate et mince
d’un renard qui regardait de sous la pile.
— C’est quoi, son nom ? a demandé quelqu’un.
Youri a hoché la tête dans ma direction.
— Dis-leur.
— Ovoleur, ai-je dit.
— Mais c’est que ça cause ! a piaillé un des gars.
La bande a ri de nouveau, et des bouffées de tabac se sont
échappées des bouches.
Un des types ne rigolait pas. Il avait une cigarette coincée
derrière chacune de ses oreilles.
— Pour moi, il est maboule, a-t-il décrété.
Un autre gaillard s’est levé et s’est approché de moi. Il s’est
penché. A reniflé. S’est pincé le nez.
— Il pue, a-t-il annoncé en me crachant un nuage au visage.
— Regardez ! s’est exclamée une voix. Même la fumée ne
supporte pas son odeur. Elle devient toute verte.
Ils ont ri.
Le souffleur de fumée a reculé.
— Alors, Ovoleur, t’es un maboule puant ?
Je n’ai su
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DIXIÈME CHAPITRE – LA COUR DU ROI HENRI.
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