L’HOMME QUI REVIENT DE LOIN

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Auteur: Gaston Leroux

L’HOMME QUI REVIENT DE LOIN
bourgogne.
    La bonne bouteille, il se chargerait d’aller la chercher lui-même. Il prit ses clefs et descendit à la cave.
    Fanny se rappelait avec quelle vivacité Jacques avait dévoré ce matin-là et avec quelle… facilité il avait vidé sa bouteille, lui ordinairement si sobre… Il avait eu l’occasion, sur une question de sa femme, de répondre aux préoccupations de celle-ci relatives à la grosse masse sombre …c’était un panier de manchons qu’une grande maison de Paris avait refusés à cause d’un défaut de confection et qu’il avait rapporté lui-même de leurs magasins de la rue de Rivoli…
    Enfin, il s’était levé, avait serré longuement sa femme dans ses bras, et s’était écrié : « À l’ouvrage ! » Il descendit aussitôt à l’usine.
    Jamais il ne lui avait donné une pareille impression de santé et de force.
    Dans le pays et à l’usine, tout le monde fut stupéfait du brusque départ d’André, mais l’étonnement arriva à son comble quand, au bout de trois mois, l’absent n’eut pas encore donné de ses nouvelles. Jacques, sur le conseil du notaire qu’il était allé trouver à plusieurs reprises dans son étude de Juvisy, s’était alors adressé au Parquet.
    Il avait raconté au substitut du procureur de la République toutes les circonstances étranges de la fuite de son frère. Immédiatement, une enquête avait été ordonnée, enquête qui suivit André avec Jacques, jusqu’au train de Bordeaux.
    Les employés de la gare avaient vu et reconnu Jacques et André (car ceux-ci prenaient assez souvent le train pour Juvisy) et l’on put préciser que c’était bien le matin du départ d’André. On les avait remarqués aux guichets et sur le quai. Bien mieux, un facteur avait vu Jacques revenir seul du quai, sortir de la gare, remonter dans son auto et partir.
    Et puis, plus rien ! C’était le mystère.
    Plus de trace d’André dans un train, pas plus que sur un bateau.
    Le Parquet avait conclu, après examen des papiers laissés par l’absent et interrogatoire du vieux Saint-Firmin, qui semblait avoir eu la pleine confiance du voyageur dans ses derniers arrangements, qu’André, pour des raisons inconnues, avait voulu disparaître, et pour un temps indéterminé, puisqu’il avait encore pris la précaution, la nuit du départ d’écrire à l’institutrice des enfants, M lle Hélier, pour lui confirmer la confiance qu’il avait en elle et lui attribuer la direction de l’instruction de Germaine et du petit François, pendant tout le temps de son absence, si longue fût-elle.
    Le Parquet estimait qu’André avait voulu tromper tout le monde en parlant d’un voyage à Bordeaux et en Amérique. Le voyageur devait être descendu à quelque station avant Bordeaux. Bref, pour la justice, l’absence était volontaire, et le Parquet s’en désintéressa.
    Fanny en était là de ses souvenirs, et Jacques, silencieux à ses côtés, semblait être plongé, lui aussi, dans des

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