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La Promesse des ténèbres
1
La fin sera abrupte.
Violente.
C’est ainsi que Brady O’Donnel envisageait ses derniers
instants. Depuis tout petit, il était convaincu qu’il mourrait tôt, et dans la
douleur. Généralement, cette prédiction disparaît avec l’adolescence, mais,
chez lui, elle avait perduré, avec insistance.
Elle rejaillissait de temps à autre, souvent après un film,
lorsque les notes du générique de fin s’élançaient, et que les premiers noms
blancs sur fond noir se déroulaient.
Brady était de ces cinéphiles sensibles qu’un long métrage
pouvait influencer, la pellicule rendait son âme malléable. Combien de fois
était-il ressorti d’une séance galvanisé ou au contraire bouleversé ?
Ce jour-là, il venait de revoir Casablanca . Ce couple
fascinant, ce vain amour. L’adieu sur une passerelle d’embarquement et cette
dernière phrase, à mettre au panthéon des plans finals du cinéma au même titre
que Citizen Kane . Une émotion quasi mystique, qui ne manquait pas de
faire ressurgir en lui la même certitude :
Je vais mourir jeune et ce sera brutal.
Que lui prenait-il de songer à pareille chose ?
Certes, la mélancolie d’une fin de film avait d’étranges
pouvoirs sur l’esprit. Il l’avait souvent remarqué, et il suffisait d’aller
voir un James Bond pour observer combien à la sortie les hommes
bombaient le torse, ou combien les films de Meg Ryan faisaient briller les yeux
des femmes, apportant un sourire particulier à leurs lèvres : entre espoir
et résignation ; tandis qu’un bon Woody Allen provoquait la bonne humeur
et lançait les débats entre amis.
Pour lui, c’était différent à présent, il n’avait plus le
temps de courir les films et puis la prolifération des multiplexes au détriment
du cinéma de quartier plein de charme l’avait peu à peu chassé des salles
obscures.
Il s’était aménagé son antre.
Dans son vaste atelier de Brooklyn, Brady avait transformé
une partie de l’espace en cinéma privé. C’était un ancien entrepôt aux pièces
longues et larges, flanquées de hautes fenêtres en ogive, et Brady en occupait
tout le dernier étage. Il fallait soulever la lourde grille d’accès du
monte-charge pour regagner son repaire. Dès l’entrée, son immense salle de
travail l’accueillait, où le moindre pas lançait un écho, où le port du pull,
même en demi-saison, devenait obligatoire tant elle était impossible à
chauffer.
Le lieu était pourtant idéal à ses yeux, spacieux et
fonctionnel.
Le QG parfait pour un reporter indépendant.
Son bureau occupait un espace central : une longue
planche sur des tréteaux où disposer cartes, notes et livres ; une table à
dessin ; un coin photos ; son poste informatique avec ordinateurs,
scanners, imprimantes et autres appareils bourdonnants ; et
d’interminables étagères couvertes de bric-à-brac. Dans un angle s’étalait le
coin loisir où il avait passé nombre de nuits : fauteuils, sofa,
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CHAPITRE V. Thomas-le-Rimeur. C’est une triste histoire qui peut faire pleurer vos yeux, une horrible histoire qui peut vous faire crisper les nerfs, une merveilleuse histoire qui vous fera froncer les sourcils, qui fera frémir vos chairs, si vous la lisez comme il...
Puis...
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Puis...
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Puis...
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- Approximativement. J'en ai vingt-sept.
- Ta mère a cessé de dormir avant ta naissance?
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...
Puis...
She found herself detonating the male time bomb in her hands with hardly any effort at all."I hope you're going to invite me to stay the night," Yale said deliberately, setting aside the guitar on which he'd picked out a couple of haunting mountain melodies for her and reaching for the glass of bran...
Puis...